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Centre des Médias – Nouvelles du CIRC

La consommation régulière d’opium en Iran associée à un risque accru de décès prématuré

18/04/2012
Opium use and mortality in Golestan Cohort Study: prospective cohort study of 50 000 adults in Iran
H Khademi, R Malekzadeh, A Pourshams, E Jafari, R Salahi, S Semnani, B Abaie, F Islami, S Nasseri-Moghaddam, A Etemadi, G Byrnes, C C Abnet, S M Dawsey, N E Day, P D Pharoah, P Boffetta, P Brennan, F Kamangar.
BMJ 2012; 344 doi: 10.1136/bmj.e2502

Read article at the BMJ website

Lyon, France – La consommation régulière d’opium, même modérée, est associée à plusieurs causes de décès, selon une étude menée sur plus de 50 000 adultes en Iran, que publie aujourd’hui le British Medical Journal (BMJ). Un participant sur six environ était un consommateur régulier d’opium et son risque de mort prématurée était doublé par rapport au non-consommateur; ce risque était plus élevé encore chez les femmes. L’augmentation du risque concernait plusieurs causes de décès, dont les troubles circulatoires et le cancer, que l’opium soit fumé ou ingéré.

En 2008, 22 millions de personnes dans le monde environ consommaient de l’opium ou l’un de ses dérivés comme drogue illicite et l’étude montre que ces consommateurs réguliers peuvent courir un risque beaucoup plus élevé de mort prématurée.

« La force de cette étude est qu’elle a été menée au sein d’une population où la consommation régulière et modérée d’opium est fréquente », déclare le Dr Paul Brennan, du Centre international de Recherche sur le Cancer. « En observant cette population et en répertoriant les décès, nous avons pu étayer solidement l’hypothèse selon laquelle la consommation régulière de l’opium, même à des doses relativement faibles, est à l’origine de différentes maladies ».

Cette étude de cohorte prospective, la plus grande jamais menée en Méditerranée orientale, fut initialement mise sur pied pour étudier les causes du cancer de l’œsophage au nord-est de l’Iran, où son incidence est extrêmement élevée. Les résultats présentés proviennent de l’étude Golestan Cohort Study, une collaboration entre le Digestive Disease Research Centre (DDRC, Téhéran, Iran), le Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC, Lyon, France) et le US National Cancer Institute (NCI), étude financée aussi par le Cancer Research UK (CRUK). Le groupe de chercheurs a recruté 50 000 personnes entre 40 et 75 ans dans le Golestan, province du nord-est de l’Iran, entre 2004 et 2008. Les participants ont été suivis jusqu’en 2011.

Le Dr Hooman Khademi, auteur principal de cette étude, commente ces résultats : «Plusieurs études animales et un certain nombre d’études cas-témoins rétrospectives laissaient penser que les opioïdes exogènes comme la morphine avaient des effets nuisibles pour la santé ; nous avons là la première étude prospective d’envergure qui confirme les effets néfastes de l’opium sur l’homme». Cependant, elle porte uniquement sur la consommation d’opium fumé ou ingéré et n’autorise aucune conclusion sur d’éventuels effets nocifs de l’usage thérapeutique ou palliatif de dérivés opioïdes dans la prise en charge de la maladie chronique, y compris la douleur cancéreuse.
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